Le chaudron constitué de 13 plaques a été découvert en 1891 dans le nord du Jutland au Danemark. Il est exposé au Musée de Copenhague. Une copie est visible au Musée des Antiquités Nationales de Saint-Germain-en-Laye.
Les sculpteurs ont utilisé la technique du métal repoussé : la feuille métallique est travaillée à froid avec un marteau et un outil d'emboutissage ? Dans un premier temps, sur l'envers du décor afin de repousser les reliefs. Elle est ensuite reprise sur l'endroit pour en faire ressortir les formes définitives.
César décrit les gigantesques mannequins en osier offerts à Taranis, le Dieu gaulois des forces d’en-haut. Il a pour fonction d’assurer la bienveillance du ciel. Il élimine ainsi les forces du mal venues d’en-haut. Pour celles d’en-bas, César écrit que "les criminels sont les victimes les plus agréables aux Dieux, mais à défaut on prend des innocents pour les immoler". Ce que montre la plaque du chaudron où l’on voit Taranis jeter une victime dans une cuve. Au cours des siècles suivants, à défaut de victimes vivantes on jette des gâteaux aux formes humaines ou des poupées – toujours dans de grands mannequins en osier – géants ou dragons.
Cernunnos aux deux cornes de daim ou d’élan protège les Gaulois qui partent à la chasse de l’ure, taureau sauvage. L’ure tué se voit amputé de ses cornes sur lesquelles on fixe des cercles d’or ou d’argent pour les exposer au public. La tête est souvent fixée sur la maison du chasseur qui a tué la bête. Quant aux anneaux, ils peuvent évoquer les couronnes posées sur la tête des divinités.Dans la main gauche, il serre fermement un serpent. À ses côtés apparaissent plusieurs animaux, dont le cerf emblématique du personnage.
Taranis, parfois confondu avec Teutatès, pousse dans le chaudron les victimes qui lui sont offertes. Plus tard, le dragon ou le géant en osier perpétueront ce symbole mythique.
(Deux dernières plaques du chaudron :) Ce chaudron sacrificiel serait vraisemblablement consacré à Teutatès (encore nommé Taranis). Dieu-Père des Celtes. Sept guerriers en armes et trois sonneurs de carnyx marchent vers la mort. Un chien tente de les retenir tandis que Teutatès (Taranis) plonge le onzième soldat mort dans le chaudron magique afin de le ressusciter. Au-dessus, les dieux des quatre saisons chevauchent vers l’éternité.
Le chaudron, quelle que soit la culture, est le ventre maternel où s’organise un être nouveau. C’est aussi le creuset de l’alchimiste, la coupe du Graal où se produit la transformation menant à l’immortalité. A la sagesse. Il est ustensile qui, posé sur le feu, cuit toute vie afin de la métamorphoser et la régénérer. On a trouvé dans des tombes mérovingiennes parisiennes (sous la Mairie du 4è arrondissement) des fœtus enterrés dans des ustensiles de cuisine afin d’y être "terminés", "cuits complètement", avant de renaître … La symbolique est la même.