PM2-StDenis

 

 

Parfaitement intégrés aux Romains,

 

les Celto-gaulois vivent au rythme des nouvelles de l’étranger que propagent les voyageurs

 

quand éclate soudain une étrange affaire.

 

 

L’affaire Saint-Denis.

 

 

 

Une rumeur se répand dans Lutèce !

 

 

Ouvrons le Guide du Paris mythique à la page 36 :

… " Nous sommes au 3è siècle - un clandestin (que certains confondent avec Denys l'Aréopagite)réunit discrètement des adeptes de la récente religion monothéiste pour les initier aux  idées nouvelles.

Pas besoin de tweeter, le bouche-à-oreille suffit.

Dans Lutèce même ? Oui, mais bien sûr pas en centre ville !

Dans une des nombreuses carrières.

A l’extérieur de la cité, en direction du fief des tombes romain.

 

 

Empruntons le prolongement du cardo, l’axe nord-sud, non pas en descendant vers la Seine mais en sens inverse.

 

Passons devant la tuilerie Abrité sous les locaux techniques de l'Institut des Jeunes Sourds, ce four est visible lors des Portes Ouvertes au 254 rue Saint-Jacques, Paris V°. et remontons la rue Saint Jacques vers l’extérieur de la ville.

Nous marchons entre jardins et vergers.

Après avoir traversé la rue Gay-Lussac, par la rue des Feuillantines nous atteignons la rue Pierre Nicole. Sur la droite, au n° 14 bis, existe encore une chapelle voûtée à laquelle donne accès une porte discrète au fond du parking souterrain de l’immeuble. L’escalier qui y mène est en si mauvais état que le syndic de l’immeuble en interdit l’accès depuis environ 20 ans.

Fort heureusement, Patrick Saletta l’a photographiée à temps. "

 

 

 

 

Le clandestin activement recherché par la police romaine utilise la carrière pour en faire son lieu de rassemblement, d’enseignement et de culte.

L’homme s’appelle Denis. Toujours accompagné de deux acolytes, Rustique et Eleuthère.

Les Romains de Lutèce sont très attentifs à maintenir dans la population une cohésion, établie fort habilement en éloignant gentiment les Druides dès le 1er siècle. Ils ne sont toujours pas prêts à partager le pouvoir - fût-ce avec une autre religion ! Maintenir la cohésion sociale est impératif. A cette époque, l’empereur est puissant et son réseau d’information très au point. Sa police secrète parvient sans mal à débusquer Denis et ses deux compagnons.

 

 

    

L’homme est arrêté.

 

Décapité sans autre forme de procès.

 

Décapité sur l’île de la Cité en 250 … du moins est-ce ce qu’on rapporte.

 

 

 

Et l’affaire pourrait s’arrêter là.

 

Et bien pas du tout !!!!!

 

 

 

Reportons nous au chapitre 18 de Paris et ses mythes d’hier à aujourd’hui 

 

ainsi qu’aux pages  40 et 41 du Guide du Paris mythique.

 

 

Nous découvrons la croyance du célèbre "mythe de la tête coupée" en vigueur dans l’Antiquité parisii celto-gallo-romaine où le Grand Initiateur lutte avec le futur initié qui doit lui retirer son masque pour se l’approprier. Nouvelle tête, Nouveau mana …

 

Où luttent-ils ? Dans l’ile de la Cité ? Pas du tout … et là surgit l’énigme du saint céphalophore !

 

Les adeptes de la nouvelle religion - imprégnés des croyances anciennes - se racontent - et ils y croient - que Denis, toujours accompagné  de ses deux compagnons, marche jusqu’à la colline du Mons Mercoris (Montmartre).

Sa tête dans les mains …. Invraisemblable évidemment. Et pourquoi sur la colline nord ?

 

Quand on sait que le Grand Initiateur y pratique là son rituel, cela change tout !

Décapité, le condamné a ramassé sa tête ... celle-ci n'étant-elle pas censée être le masque de l’initiateur dont il acquiert ainsi la transcendance ?

Il marche longuement avant de s'écrouler au niveau de l'actuelle rue Antoinette
Sur ce plan contemporain, la Fontaine du Buc n’existe plus. Elle se situerait à l’angle de la Rue des Saules et de la rue Girardon. 18è ar.
.

 

Une sainte femme la lave à la fontaine du BucMontmartre en 1672 – (ou du bouc, animal sacrifié lors des rituels locaux).

 

 

Une question se pose alors

 

Mise à part l’affaire rituelle de récupération du mana  initiatique, l’imaginaire collectif a peut-être une raison» plus lointaine pour que ce prénommé Denis ait rejoint si naturellement le domaine où Bacchus, alias Dionysos, dieu de la vigne et du vin, jouissait jadis d’une vie fort agréable ?… Le vin apportait la petite mort de l’ivresse – suivie d’une nouvelle naissance …

Et les vignes sont toujours là.

Le célèbre petit vin de la Commune de Montmartre est récolté traditionnellement chaque mois de septembre …

 

 

 

Allons encore plus loin

 

car l’énigme n’est pas entièrement résolue !

 

 

 

Les coreligionnaires de Denis s’appellent bien  Rustique et Eleuthère ?

Bizarre tout de même car les deux qualificatifs attribués à Dionysos sont exactement

rusticus et eleutheros

 

La mémoire archaïque encore et toujours s’adapterait-elle à la réalité première ? A

moins que ce ne soit l’inverse …

 

Si nous devions l’oublier au 21è s. il suffirait de parcourir les rues St Rustique et St

Eleuthère … proches de la basilique de Montmartre … pour admettre que les mythes

ne disparaissent pas avec le temps.

 

Ils ont la vie dure. Profitons-en.

 

 

 

 

 

EPILOGUE

 

Combien de personnages peuvent se vanter d’un tel exploit ?

 

 

Au cours du siècle suivant la nouvelle religion se répand.

 

Un animal imaginaire autant que symbolique surgit dans la ville

 

et sensibilise l'être humain. Un dragon .