Saint Marcel en son temps terrasse le Dragon de la Bièvre.
Et s’il est un maître mot dans tous les esprits, c’est bien le mot
Enfer
Une B.D. parue avant l’heure nous plonge dans l’atmosphère terrifiante de son héros diabolique …
Hortus deliciarum ? Le Jardin des Délices ! L’auteur ?Hortus Deliciarum est un manuscrit chrétien qu’Herrade de Landsberg et ses moniales ont réalisé au Couvent de Hohenbourg (Mont Saint-Odile) entre 1159 et 1175. Original détruit. La richesse et la profusion des illustrations est caractéristique de l’esprit de l’époque aussi bien dans les Vosges qu’à Paris.
Nous savons que seul un homme de très haute valeur spirituelle est rival possible d’un être imaginaire malfaisant. Cela n’est pas sans rappeler la lutte livrée par les Chartreux au mythique Diable du Val Vert.
Au cours des premiers siècles, un chemin menait de la Seine au sommet du Mons Lukotecius. Il traversait la Vallis viridis ou Vallée verte. Appelée aussi Haute Folie en raison de l’abondance du feuillage. C’est le lieu où les jeunes vierges, nommées folles (de folia – feuilles) se ressourçaient. Sainte-Geneviève y est venue avec ses deux compagnes. Le Château de Hautefeuille – vraisemblablement mythique – où Ganelon …… En savoir plus : Se reporter au chapitre 23 de Paris et ses mythes d’hier à aujourd’huLe Diable investit le château lugubre que le roi Robert, fils d’Hugues Capet, fait construire puis abandonne après son excommunication. Excommunication menant tout droit à l’enfer. Ainsi … quand Philippe Auguste fait construire les fortifications de la ville, il prend bien soin d'en exclure le maudit château ! La porte Gibard
La Porte Gibard / Enfer se situerait à l'angle du Boulevard Saint-Michel et de la Rue Monsieur le Prince, sur l'actuelle Place Edmond Rostand. qui mène au sud de Paris, est immédiatement renommée Porte d’Enfer.
Le chemin, qu’empruntent avec effroi femmes et enfants pour faire provision de farine chez les meuniers de la plaine du Mons Isoris, prend le nom de Chemin d’Enfer qui, étrange toponymie, devient, des siècles plus tard, Avenue Denfert-Rochereau. La Barrière d’Enfer en est la limite, à la sortie de la ville. Au 21è s. le Passage d’Enfer nous rappelle le diable et la rue Henri Barbusse également.
Au 12è s., Saint Louis cède le vaste et terrifiant domaine aux moines Chartreux qui ont pour mission de chasser le Diable qui a pris possession des ruines et des ronces et y pratique moultes satanies. Sur les lieux assainis, ils fondent une abbaye dotée d’immenses terrains agricoles et de serres magnifiques ... A noter que, dans différents quartiers, plusieurs voies portent aussi le nom de Rue d’Enfer en raison d’une importante prostitution.
A la Révolution, l’abbaye est détruite mais les serres conservées sont englobées dans le nouveau Jardin du Luxembourg !
Intéressant de constater que, là aussi, l’Hôpital Saint-Vincent-de-Paul
Créé en 1638 par St Vincent-de-Paul, l’Hospice des Enfants Trouvés accueille les enfants abandonnés qui sont déposés anonymement dans le tour d’entrée. (à l’origine Hospice des Enfants Trouvés) a remplacé tous les anciens bâtiments religieux. Fermé définitivement en 2010, il est affecté à l’hébergement d’urgence et à quelques start-up.
En savoir plus : Petite et Grande histoire des Catacombes de Paris. Chapitre 21.
Est-ce le célèbre urbaniste « inspiré », le Baron Haussmann, qui suggère de rebaptiser la voie réhabilitée - et connue comme Rue Sébastopol-Rive Gauche - du nom d’un archange aux pouvoirs protecteurs ? Protecteurs contre qui ? Tout simplement, Satan !
Et quelle voie ? Le nouveau Boulevard Saint Michel, recouvrant la partie basse du Chemin d’Enfer entre la Seine et l’ancien Château diabolisé du Val Vert ! Le rôle du Saint Michel chrétien étant de repousser en Enfer Satan et ses embûches.
L’idée d’Enfer nous conduit logiquement au sud de la capitale. Faisant fi de la chronologie, puisque la mémoire reflète le passé au présent … invitons-nous chez l’un des plus antiques initiateurs païens.