Extrait

108       PARIS, SES MYTHES D’HIER A AUJOURD’HUI

 

… La pollution n’est pas en cause à Lutèce, et pourtant il arrive qu’un Parisii souffre d’écoulement chronique ou aigu des yeux. Devant une conjonctivite, une inflammation des paupières ou quelque autre affection oculaire, y compris la cataracte, l’oculiste parisii n’est pas désemparé le moins du monde. Ses collyres à base végétale lui offrent une belle panoplie de traitement. Fleurs de buis, cannelle, pavot ou safran ou encore coings ou guimauve, l’éventail phytothérapique est large. L’oculiste utilise aussi du cuivre et du fiel d’animal en instillations qui ont d’incontestables vertus anesthésiantes ou curatives.

 

Les collyres sont liquides dans certaines régions de la Gaule. Chez le Parisii, ils sont solidifiés et se présentent sous forme de bâtonnets, retrouvés dans les fouilles, sur lesquels chacun des deux cent soixante-huit oculistes du 1er siècle après J.C. imprime son cachet. On y lit l’identité du praticien, le nom du médicament, sa composition et l’affection traitée. Parfois même, il y a aussi place pour la posologie. C’est un record.

 

Le patient utilise la tablette ou le bâtonnet en le faisant ramollir dans la chaleur de ses mains ou au soleil. Il le presse ensuite dans le coin externe de la paupière et y laisse tomber une perle molle.

 

Il peut arriver qu’on traite, par cautérisation des petits vaisseaux de la tempe ou du sommet du crâne, les mucosités qui, dit-on, descendent dans le cerveau …

 

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