Les acteurs mythiques ne sont pas tous éliminés par la nouvelle religion
qui se superpose lentement
aux croyances païennes dans l'esprit des habitants.
L’idée de Messire Ours perdure toute entière sur la plaque de la rue aux Ours du 3è ar. ainsi que de la rue des Ursins sur l’ile de la Cité.
Cependant les trois anciennes rues des Ursins ne faisaient sans doute pas directement référence à l’Ours !
Sauf peut-être … à travers le nom d’un riche bourgeois dénommé Orsini et demeurant sur l’Ile de la Cité.
Le glissement sémantique est parfois suggestif …
L’ursidé ne faisait-il pas craquer les escaliers de guingois afin que les enfants apeurés se précipitent au lit pour dormir avant que l'Ours ne les dévore ? Croquemitaine de notre enfance, n'est-il pas une survivance de l'ours ou du géant-dévoreur dont nous allons faire connaissance ci-après ?
Quant à l’Ourcine, ogresse de son état - peut-être ancêtre de la Mère l’Oie du jeu initiatique bien connu - elle officie certainement plus au sud. A chacun son territoire !
Non loin de la Bièvre.
Après qu’Isoré se soit effacé à l’arrivée du Dragon. Après ou avant (?) que le Dragon n’ait été chassé ? Deux initiateurs n'acceptent pas d'habiter trop près et en même temps.
Au XIIIème siècle, sur le tertre sacré qu'elle s'est attribué est tout naturellement édifié le Couvent des CordelièresA la mort de St Louis (Louis IX), sa veuve, Marguerite de Provence, fonde un couvent abritant des Clarisses. En 1295, sa fille Blanche s’y installe jusqu’à sa mort en 1320. En témoigne l’Hostel de la Reine Blanche. La Révolution expulse les religieuses et vend le couvent comme Bien National. En 1834, ce qui reste du couvent, y compris l’église, est converti en Hôpital de Lourcine, renommé Broca. Un nouvel hôpital est construit en 1973. La Commission du Vieux Paris sauve les vestiges du dortoir gothique, visibles dans le jardin de l’hôpital. transformé en hospice de Lourcine en 1836, rebaptisé Hôpital Broca en 1893. En 1972, il est détruit, sauf un mur du réfectoire
Vestiges du Couvent des Cordelières. L’hôpital Broca paraît au second plan. et remplacé par l'actuel hôpital Broca (AP/HP). Encore une fois, la mémoire collective réside à travers le transfert de sacralité des lieux ! De par leur fonction de guérison les hôpitaux se sont souvent installés sur les lieux sacrés des temps anciens.
Sa mémoire ? On la retrouve dans la rue de Lourcine (actuellement rue Broca
Cette rue, créée au 12ème siècle, section d'une vieille route conduisant de Paris à Gentilly, fut connue comme la rue Lourcine, rue du Clos-de-Ganay ou encore rue des Cordelières. Un arrêté du 18 avril 1890 lui donne le nom d’un médecin anatomiste et anthropologue, Paul Broca - 1824-1880.) où est construite en 1875 une caserne … du même nom. Caserne de Lourcine. Caserne de pompiers.
En 2014 la caserne Lourcine, un des plus anciens sites militaires parisiens, est réaménagée en internat d'excellence et résulte du Plan de reconversion des casernes en logement-étudiant, lancé en 2008.
En savoir plus: Paris, ses mythes d’hier à aujourd’hui. Chap. 23
Saint Marcel en son temps terrasse le Dragon de la Bièvre.
Et s’il est un maître mot dans tous les esprits, c’est bien le mot