Chapitre 31

 

 

L’étoile et ses cinq branches, quintessence et perfection du cinq, n’aurait-elle résolu les conflits entre cimetières ensauvagés et peuple parisien, se faisant signe d’espoir au sortir de l’épreuve. L’étoile éclaire le mystère du sommeil, du noir de la nuit et si l’homme entre en harmonie avec les grands rythmes cosmiques, il illumine lui-même son entourage comme une étoile.

L’étoile, guide céleste nocturne, conduit les Rois Mages vers un Nouveau-né couché dans un confort absent et une modestie confondante. Il en est de même de ceux qui demeurent ici.

 

Et derrière la porte métallique noire par où il sort et sur laquelle se profile le pentagramme, le visiteur pourrait s’attendre à affronter Cerbère dont les trois têtes posent trois questions :

 

D’où viens-tu ? Qui es-tu ? Où vas-tu ?

 

Il lui reste le loisir, après avoir admiré les deux gigantesques fontis … il est trop tôt pour retrouver la surface, l’agitation de la rue. Il lui faut retrouver ses esprits, en quelque sorte « faire le deuil » de ce moment exceptionnel que si peu de gens ont eu la chance de vivre. Et là, chaque terme prend toute son importance !

 

Après avoir gravi l’éprouvant escalier qui le ramène à la sortie, à la vie, il est comme l’enfant qui vient au monde à travers un passage encombré, obscur, au cours d’un long travail, un difficile effort. Il est un autre homme. Il naît. Différent de son état précédent. Issu du royaume des morts, il vient d’ « ailleurs ». Son mal-être est intense. Son mal-être est pesant parce que la vie a continué sans lui et que cela a été possible. Le temps de la visite l’a mise en parenthèses et dans la parenthèse, il y a deux heures de sa propre vie. Deux heures qui lui ont échappé. L’agitation et le bruit de la circulation l’agressent, l’avidité marchande est dérisoire, le passant pressé ignorant du monde occulté sous ses pieds, l’agace. Un monde qui ne l’intéresse pas et qu’il ne connaîtra peut-être jamais. Un monde qui replace l’homme à sa juste place.